Entreprises : venez trouver vos futurs prestataires au Salon de l’excellence en ESAT et EA !

Entretien avec Thierry Dimbour, directeur du CREAI et organisateur du Salon de l’excellence en ESAT et EA.
Quel est votre rôle au sein des Abilympics ?
On m’a demandé en tant que directeur du CREAI Aquitaine (Centre Régional d’Etudes, d’Actions et d’Informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité) de proposer des éléments d’animation pendant les Abilympics.
On a choisi d’intégrer à la manifestation le Salon de l’excellence en ESAT et EA (entreprises adaptées) - (voir article “L'entreprise adaptée mise en lumière aux Abilympics”). L’objectif étant de proposer des stands gratuits à un certain nombre d’ESAT et EA pour présenter des éléments d’excellence. Cela peut se poser en terme de process informatique, de performance économique, de qualité des prestations réalisées, de gestion des ressources humaines ou de partenariats sur les territoires.
L’objectif poursuivi est plus généralement celui des Abilympics : changer le regard sur le handicap au travail, et plus précisément celui des entrepreneurs sur les compétences et prestations proposées par le secteur protégé ou adapté.
Il faut dépoussiérer la vision qu’on pourrait en avoir, axée sur les travaux ménagers ou d’entretien d’espaces verts. Aujourd’hui, il existe des EA dans le transport, l’informatique, etc., et qui ont des savoir-faire quasi uniques. C’est ça que l’on veut rendre visible. On espère que cela changera le regard, mais également que les entreprises vont faire du business pendant ces deux jours et qu’elles vont avoir accès à de nouveaux clients.
Le but est aussi d’agir auprès des jeunes handicapés en formation pour leur montrer tout ce que l’on peut faire dans l’emploi protégé.
L’ignorance des recruteurs est-elle le principal frein à l’embauche ?
Pour moi, il n’existe pas d’emploi inaccessible aux personnes handicapées. Beaucoup de handicaps sont liés à une situation particulière : par exemple, un ouvrier du bâtiment ayant contracté la gale du ciment sera reconnu handicapé. S'il est embauché dans une enseigne de bricolage comme conseiller, son handicap n’existera plus et il pourra exercer pleinement son métier. Il n’y a alors que les compétences qui restent.
Il ne faut pas partir d’a priori en tant que recruteur en se disant que tel poste n’est pas accessible à une personne handicapée, parce qu’on l'imagine en fauteuil roulant. Il existe quantité de personnes en situation de handicap qui n’ont aucun problème de mobilité et peuvent tout à fait occuper le poste.
Au niveau du travail protégé, on a souvent vu le côté “protection” où c'étaient des “sous-jobs” avec peu de rentabilité économique. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, les EA et ESAT sont dans la concurrence, dans le marché. Un client ne va pas y venir seulement pour faire une bonne action, mais parce que cela rentre dans leurs objectifs de qualité.
Que pensez-vous de l’idée d’une nomenclature qui permettrait de faire correspondre des métiers à des types de handicaps ?
Quand c’est nécessaire, il y a parfois besoin d’adapter le poste. Mais je pense qu’on définit un poste avant tout sur les compétences attendues, d’où qu’elles viennent. Et à partir de là, s’il y a une personne handicapée et une valide qui correspondent à ces attentes, j’espère que ce sera la personne handicapée qui sera embauchée. Pour des raisons économiques, parce qu’elle est compétente et qu’en plus l’employeur bénéficie d’aides.
Pronostics sur les candidats de l'équipe de France ?
Je les soutiens tous en bloc !