Insertion sociale : de l’autre côté de l’Atlantique, les mêmes défis

Situation-Québec

Accessibilité universelle, reconnaissance des compétences, acceptation de la différence, qu’on soit d’un côté ou l’autre de l’Atlantique, les attentes sont les mêmes. Les personnes atteintes de handicap revendiquent le droit à intégrer de façon pleine et entière la société dans laquelle elles appartiennent.

La situation au Québec

La réalité québécoise des personnes handicapées est sensiblement la même qu’en France. La discrimination à l’embauche, le manque d’accessibilité sont encore trop souvent monnaie courante. En effet, selon la Commission des Droits de la personne (l’équivalent canadien du Défenseur des Droits), près d’une plainte de discrimination sur deux est liée au handicap (20 615 sur 41 728 de 2009 à 2013).

Selon Monique Lefebvre, directrice générale d’AlterGo, la situation évolue tout de même dans le bon sens.

« Ce n’est pas de l’ignorance. Je dirais que c’est plus une méconnaissance des besoins des personnes ayant une limitation fonctionnelle. »

Citant les chiffres d’une récente étude, elle confirme qu’il y a une meilleure acceptation des réalités des personnes handicapées. Selon cette étude, 91% des Québécois disent avoir une opinion favorable des personnes handicapées. La très grande majorité de la population reconnaît aux personnes handicapées le droit à un accès universel à la société.

Quand il s’agit de poser des gestes, le pourcentage de Québécois prêts à poser des actions afin d’améliorer l’accessibilité aux personnes handicapées tombe à 47%.

« Il reste encore du chemin à faire. La volonté, le désir d’agir est là mais on ne sait pas toujours comment. »

Des symboles positifs

L’écart entre les bonnes volontés et la réelle insertion sociale est encore grand. Avec un taux d’emploi presque deux fois moins élevé chez les Québécois handicapés (même phénomène en France), la situation reste problématique.

« C’est en train de changer. Avec l’arrivée de Justin Trudeau, on espère que ça va changer. »

En effet, le nouveau Premier ministre canadien a nommé pour la première fois au Canada, deux ministres ayant une limitation fonctionnelle.  L’une d’entre eux est Carla Qualtrough, ministre des Sports et des Personnes handicapées et athlète paralympique, née avec une déficience visuelle et avocate de formation.

Au Canada, le message est clairement envoyé : les personnes handicapées peuvent prétendre à tout type de poste, mêmes parmi les plus hautes fonctions de l’État.  La ministre canadienne est actuellement en train de préparer un projet de loi pour asseoir juridiquement les obligations en terme d’accessibilité et de droits des personnes handicapées.  Pour l’instant, la seule façon de faire reconnaître ses droits est de déposer plainte auprès de la Commission des Droits de la personne. Une démarche qui s’effectue donc après que le préjudice ait été causé. Le projet de loi vise à prévenir plutôt que guérir.

La communication, le maillon faible

Aujourd'hui, les principaux efforts à fournir se trouvent du côté de la communication. Il semble que la mise en avant du critère d’accessibilité ne soit pas encore un réflexe au Québec. En effet, selon Monique Lefebvre, les entreprises et organismes sportifs ou culturels aménagent leurs infrastructures afin de répondre aux normes… mais ne le font pas savoir !  

«C’est un des plus gros problèmes qu’on a : inciter les dispensateurs de services à dire qu’ils sont accessibles. La clientèle est privée de ces lieux de vie alors que tout est fait pour les accueillir.»

Améliorer la diffusion des lieux accessibles est devenu l’une des missions d’AlterGo.

 

Pour en apprendre plus sur l'association AlterGo, lisez notre article qui lui est consacré.

 

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